La Cité du livre vous présente le pays du soleil levant sous un autre jour... Venez visiter ce pays, apprenez à écouter ses histoires mélodieuses ou plongez dans ses coutumes !
Visiter...
Stéphane BARBERY
Un an à Kyôto
Gallimard, 2009
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Les photographies de Stéphane Barbery annonçent un Kyôto intime. Ici, c'est par le détail que l'émotion se révèle. La sobriété des couleurs, le graphisme des lignes et des ombres, la simplicité des idéogrammes amènent à l'essentiel. Bien plus que le sujet, c'est la lumière qui est ici travaillée.
Tel le haïku, qui dit l'immensité en quelques mots, ces impressions minimales nous laissent imaginer la formidable rencontre avec Kyôto.Isabelle BOINOT
Sumimasen
En marge, 2008
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En japonais, "sumimasen" est une formule de politesse extrême utilisée pour présenter des excuses sincères. C'est aussi le titre d'un magnifique petit livre-objet, à feuilleter, à exposer, à offrir... L'auteur a profité d'un long séjour au Japon pour recueillir ses souvenirs et impressions dans un carnet de voyage, véritable fourre-tout où l'on trouve textes manuscrits, croquis, dessins en couleur, photos, collages, calligraphies... d'une multitude de petits objets qui illustrent la culture japonaise.
À découvrir aussi, le site internet de l’auteur : i.boinot.free.frFlorent CHAVOUET
Manabé Shima
Philippe Picquier, 2010
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Après son premier carnet de voyage Tokyo Sanpo, où l'on découvrait la ville, ses quartiers et des détails loufoques, Florent Chavouet nous transporte cette fois-ci au cœur de l'une des quatre mille îles que compte le Japon : Manabeshima. Après la ville donc, la campagne ! L'auteur y réside durant deux mois avec un petit bagage et un petit budget. Il détaille l'île dans ses moindres recoins (une carte immense se déplie en fin d'ouvrage) et nous livre avec humour des anecdotes et ses rencontres, parfois bizarres, avec les habitants. Un livre dépaysant fourmillant d'annotations, qu'on ne se lasse pas de décortiquer !Geneviève CLASTRES, Ilya GREEN et Florent SILLORAY
Aujourd'hui au Japon : Keiko à Tokyo
Gallimard jeunesse, 2010
(Le journal d'un enfant)
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La jeune Keiko habite Tokyo et rêve de devenir écrivaine. Elle s'entraîne à écrire dans son journal intime dans lequel elle décrit sa vie quotidienne, sa famille et les choses qui l'entourent : c'est l'occasion de découvrir le Japon autrement. Son journal est complété par des informations documentaires très intéressantes.
À partir de 10 ansJapon : le Japon vu par 17 auteurs
Casterman, 2005
(Écritures)
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Réunit des histoires courtes mettant en scène l'univers du Japon sous forme de bandes dessinées réalisées par huit auteurs francophones après un voyage au Japon, et huit auteurs de l'Archipel.Japon, saveurs et sérénité
La cérémonie du thé dans les collections du Musée des Arts Idemitsu
Paris Musées, 1995
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Ce catalogue présente une très belle collection de poteries de cérémonie du thé (chanoyu) : cent une pièces de céramique fabriquées entre le XIIe et le XVIIIe siècle et utilisées lors du rituel du thé : bols, pots à thé, vases, brûle-parfums, boîtes à encens. Précédé de textes signés, dont Vide et plénitude des poteries pour le thé, d'une carte des fours au Japon, il est complété en fin d'ouvrage d'une bibliographie, d'un glossaire des mots japonais et d'une chronologie.Kyôto-Tôkyô : des samouraïs aux mangas...
X. Barral/Grimaldi forum, 2010
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Il est né au Japon une modernité qui nous concerne tous, qu'il s'agisse d'automobiles, d'informatique, de robotique, de vidéo ou de manga. Contrairement à l'Occident, modernité et tradition ne s'affrontent pas, elles coexistent : la tradition est d'ailleurs souvent matrice de la modernité et c'est exactement le propos de ce livre.Sophie LEBLANC et IZUMI
Bienvenue au Japon
Milan, 2009
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Construit comme un carnet de voyage, ce documentaire décrit le Japon d'aujourd'hui, pays où cohabitent traditions ancestrales et modernité excessive. L'ouvrage aborde des sujets divers comme la nourriture, la spiritualité, les arts martiaux, les mangas : tout ce qui nous fascine et nous attire dans ce pays à la culture si riche. Les informations, claires et passionnantes, sont accompagnées de photographies et d'illustrations originales.
À partir de 12 ansAlexandre MESSAGER et Sophie DUFFET
Aoki, Hayo et Kenji vivent au Japon
De la Martinière jeunesse, 2006
(Enfants d'ailleurs)
Ce documentaire aborde le Japon à travers la vie de trois enfants. Chacun d'entre-eux mène une vie quotidienne particulière : Aoki vit en plein centre de Tokyo et rêve de devenir dessinatrice de manga. À Kyoto, la ville impériale, Hayo vit dans le ryokan de ses parents, un hôtel traditionnel, et apprend entre autres la cérémonie du thé. Enfin, à Hiroshima, Kenji réside dans un petit immeuble et pratique le bouddhisme zen.
Un moyen de se rendre compte, en découvrant trois villes très différentes, des contrastes culturels du Japon, entre tradition et modernité.
À partir de 8 ansKaoru MORI
Bride stories
Tome 1
Ki-Oon, 2011
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L'histoire se déroule dans les steppes d'Asie centrale au XIXe siècle. Amir, une jeune femme de 20 ans, est mariée à son cousin Karluk, de huit ans son cadet, afin de renforcer l'influence de leurs clans respectifs...
Grâce à son graphisme superbe, la mangaka Kaoru Mori réussit parfaitement à nous immerger dans le quotidien et la culture de ces peuples nomades, à la fois chasseurs et artistes. Elle nous offre ainsi une occasion particulièrement agréable de s'évader sur la route de la soie.
À ne pas manquer !Salah STÉTIÉ et Alexandre ORLOFF
Kyôto
Imprimerie Nationale, 2005
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Il est juste de dire que ce livre est un voyage, une déambulation lente vers les temples de Kyôto et leurs jardins. Les photographies sont une explosion de formes et de couleurs, de végétation et d'architecture. L'équilibre est partout. Salah Stétié offre un texte précis, documenté, empreint d'admiration et scandé de haïkus. Chaque jardin revisite l'histoire du Japon, sa mythologie et ses codes ; chaque élément d'un jardin est à sa place. Et tout est symbole.Raconter...
Hideo GOSHA
La proie de l'homme
Wild Side Vidéo, s.d.
La proie de l'homme, métaphoriquement la femme, est ici l'objet non pas de toutes les préoccupations mais de "décoration", de convoitise ou d'échange.
Au gré des humeurs masculines, des obligations familiales ou sociales, la femme vit, silencieusement, passivement, douloureusement.
C'est ce que nous donne à voir Gosha à travers sa Proie de l'homme : l'histoire de l'élévation sociale d'une famille en même temps que la déchéance et la mort d'un couple.
Une véritable saga sociale et familiale, énième bijou de Hideo Gosha.Keiichi HARA
Un été avec Coo
Studio Kaze, 2009
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En rentrant de l'école, un jeune écolier découvre une pierre étrange et la rapporte à la maison. En voulant la nettoyer, un drôle d'animal sort de la pierre ! Il s'agit d'un kappa, un esprit de l'eau. Le jeune garçon et sa famille décident de prendre soin de ce petit être attachant. Mais bientôt, la rumeur de la présence du kappa se répand dans la ville, menaçant la tranquillité de la famille...
Un film d'animation touchant, poétique, sur la nature et la vie.
À partir de 6 ansKeiko IMAMURA et Jean-François ALEXANDRE
Les petites histoires
Volume 1 : Le Japon
Naïve, 2006
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Ce disque compact contient douze petites histoires traditionnelles du pays accompagnées de comptines interprétées par une chanteuse lyrique japonaise. Les histoires sont lues avec délicatesse et illustrées de petites sonorités japonisantes. Un livret descriptif, contenant des informations sur les contes et les paroles des comptines, accompagne l'album. Un agréable recueil à faire écouter aux plus petits comme aux plus grands.
À partir de 4 ansHaruki MURAKAMI
Kafka sur le rivage
Belfond, 2006
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Kafka Tamura, adolescent solitaire, en fuite à cause d'une prophétie œdipienne, découvrira l'amitié, l'amour et l'harmonie avec la nature la plus sauvage, et fera face à tout ce qu'il essayait de fuir. De son côté, Hoshino, jeune chauffeur routier et ancien loubard mal dégrossi, va se civiliser au contact du merveilleux Nakata, vieil homme qu'un accident a rendu idiot mais qui a le privilège de comprendre le langage des chats et même des pierres. Pendant que Kafka, fou de lecture, trouve refuge dans une bibliothèque, Hoshino s'ouvre à la musique. Deux destinées parallèles, sans que les deux garçons le sachent. Et lorsqu'à la fin du voyage, ils devront faire l'expérience du deuil, ils seront prêts à l'accepter, avec l'aide des amis rencontrés, sans parler des fantômes et des chats. C'est donc un double roman d'apprentissage et d'initiation, mais on peut voir mille autres choses dans ce livre foisonnant de métaphores et de symboles, qui ignore les frontières entre le rêve, la réalité, la vie et la mort.Iwaya SAZANAMI et Ilya GREEN
Dix petits contes à lire en compagnie
MeMo, 2010
(Classiques étrangers pour tous)
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Iwaya Sazanami, écrivain japonais, fut le premier à s'être consacré à la littérature de jeunesse au Japon. Ce recueil réunit dix contes écrits au cours du XIXe siècle. Des histoires qui mettent en scène des animaux, des adultes, des enfants, des cerfs-volants, tout un petit monde où se mêlent quotidien et fantastique. Traduits et édités pour la première fois, ces dix petits contes nous font voyager et découvrir quelques aspects de la culture japonaise. Un très bel ouvrage !
À partir de 8 ansNatsuo SEKIKAWA et Jiro TANIGUCHI
Au temps de Botchan
5 tomes
Seuil, 2002-2006
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De temps à autre, un beau chat noir apparaît dans les cinq volumes de ce manga. Il nous rappelle que le personnage central est l'écrivain Natsume Soseki, rendu célèbre par le roman Je suis un chat. On le voit vivre au milieu de sa famille, ses chats bien sûr, et ses disciples. On assiste à ses rencontres avec d'autres écrivains et poètes à l'université ou au journal dont il est un collaborateur privilégié. Le début du XXe siècle a été une période d'effervescence intellectuelle pour le Japon, mais aussi de remise en question de l'ordre social, sous l'influence des anarchistes russes. Nous découvrons un épisode peu connu des occidentaux : le mouvement de révolte contre l'oligarchie militaire et la répression impitoyable qui a suivi. La douceur et la sérénité du dessin de Taniguchi contrastent alors avec la violence de ce qui est raconté. Ainsi Au temps de Botchan peut-il se lire comme un roman, aussi bien que comme un documentaire détaillé et précis sur la vie quotidienne des intellectuels de l'Ère Meiji.Maruo SUEHIRO
L'île panorama
Casterman, 2010
(Sakka)
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Manga remarquable autant par sa qualité que par son originalité, L'île panorama, comme tous les autres livres de Suehiro Maruo, maître de l'EroGuro (érotico-grotesque), ne peut vous laisser indifférent.
Adapté d'un titre de l'écrivain japonais Edogawa Ranpo, L'île panorama est l'histoire de Hirosuké Hitomi, écrivain raté, fou et déterminé qui, en réalisant son rêve, la création du paradis sur terre, entamera sa descente aux enfers...
Riche de clins d'œil, de références artistiques (Raphaël, Bosch...) mais aussi littéraires (Ranpo - jusque dans la collection: le Lézard noir !!! -, Edgar Allan Poe, Tanizaki...), ce livre est une source intarissable de découvertes.
À lire de toute urgence, mais attention, ce couple détonnant formé par Edogawa et Maruo ne fera pas l'unanimité et peut parfois heurter.Kazue TAKAHASHI
La vie de Kuma Kuma
Autrement jeunesse, 2005
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Voici un petit album qui raconte la vie quotidienne de Kuma Kuma. Sorte d'ourson, ce personnage sympathique à l'aspect doux et nuageux mène une vie simple et remplie de petits bonheurs. Les phrases courtes et le graphisme original, presque minimaliste, donnent un résultat étonnant.
À partir de 3 ansCréer...
Françoise KERISEL et Frédéric CLEMENT
Bashô, le fou de poésie
Albin Michel, 2009
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Contée par Françoise Kérisel et mise en valeur par Frédéric Clément, la vie de Bashô, écrivain-voyageur-philosophe-provocateur, prend une dimension philosophique à la mesure de ce poète japonais du XVIIe siècle connu par ses haïkus. Pli contre pli au fil des quatre saisons de la vie, Frédéric Clément a composé un livre d’art pour "le poète aux fins pinceaux". Des couleurs, l’élégance, le raffinement des dessins rehaussent le message : la poésie est pour tous, même pour les "enfants de trois pieds de haut !", et le rire est "essentiel pour les amis du zen".MAEL, BAUZA et Pascal KRIEGER
L'encre du passé
Dupuis, 2009
(Aire libre)
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Dans le Japon du XVIIIe siècle, Môhitsu, calligraphe nomade, rencontre dans un village une jeune fille nommée Atsuko. Il décèle chez elle un don pour la peinture. Tous deux prennent alors le chemin de la ville d'Edo afin qu'Atsuko y fasse son apprentissage. Une histoire d'amitié naît, prenant, au fil des saisons, la forme d'un dialogue calligraphique. "L'élève rend au maître, tout doucement, ce que le maître croyait ne plus pouvoir donner".
Cette BD aux teintes sépias, aux dessins d'une grande finesse se fait volontiers contemplative. La nonchalance du récit révèle ainsi l'intériorité des personnages : Môhitsu l'ermite hanté par son passé, Atsuko à la créativité capricieuse, le peintre Nishimura installé dans son art.Véronique MASSENOT et Bruno PILORGET
La grande vague
L'élan vert, 2010
(Pont des arts)
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Ce conte illustre la célèbre estampe d'Hokusai du même nom. Celle-ci est reproduite en fin d'ouvrage, et suivie de quelques informations sur l'artiste et le Japon, utiles à la compréhension de l'histoire. C'est à partir de cette œuvre et de l'histoire personnelle d'Hokusai, enfant adopté, que l'auteur a écrit cette histoire, celle du petit Naoki, un enfant trouvé au creux d'une vague et recueilli par un couple de pêcheurs. Un texte poétique accompagné de belles illustrations à la gouache et à l'aquarelle qui rappellent les estampes japonaises traditionnelles.
À partir de 6 ansSôseki NATSUME
Oreiller d'herbes
Rivages, 2007
(Bibliothèque étrangère)
En quête "d'impassiblité", un jeune peintre se retire dans une auberge de montagne pour créer et méditer. Il y contemple la nature mais aussi les habitants, notamment la mystérieuse Nami. Chacune de ses théâtrales apparitions forme, sous ses yeux médusés, un tableau... Il observe, marche, écrit, vit, mais ne "pratique" pas la peinture.
La grâce de ce "roman-haïku" réside non dans son histoire, si ténue, mais dans une atmosphère impressionniste, une relation au paysage et aux éléments, des réflexions sur la création picturale et littéraire. Non sans humour et détachement, le narrateur passe avec fluidité de la prose poétique au poème. Écrivain de l'ère Meiji (1868-1912), Sôseki Natsume nous montre un Japon rural confronté à l'ouverture à l'Occident et à la tension inhérente à la vie moderne.RYOKAN et ZAÜ
Sous la lune poussent les haïkus
Rue du monde, 2010
(Petits géants du monde)
Les haïkus sont de très courts poèmes japonais. Derrière leur format codifié de manière très stricte, se cache une volonté de faire l’apologie de la nature. C'est toute une philosophie et un art de vivre que l'on découvre à travers ces textes symboliques. Voici des extraits des haïkus de Ryokan. À chaque page, on découvre le texte dans sa version française et la version originale en japonais. L’illustrateur Zaü répond parfaitement à ces textes avec des illustrations magnifiques à l’encre et au pinceau, à la manière des maîtres japonais...Élisabeth et Hissa TAKEUCHI et Patrick AUFAUVRE
Le manuel pratique du bentô
A. Viénot, 2010
Parce que tout ce que touchent les japonais se transforme en art, le bentô représente bien plus que nos vulgaires boîtes à sandwiches ou autres tupperwares à emporter. Ce repas nomade est un assemblage de mets qui doit nourrir l'âme autant que le corps. Le grand chef japonais Hissa Takeuchi nous livre ici quelques unes de ses créations les plus spectaculaires ainsi que les grands principes de composition du bentô.Kimiko YOSHIDA, Jean-Michel RIBETTES et Marc MOLK
Là où je ne suis pas : autoportrait
Actes sud, 2010
L'insaissisable Kimiko Yoshida apparaît sur ses autoportraits pour s'effacer aussitôt. Son visage fardé se fond avec le décor qui l'entoure. La monochromie constitue selon la photographe "une puissance hors du temps où s'altère infiniment le semblant de l'identité, du genre, de l'appartenance". Les "peintures autoportraits" font référence à des tableaux connus de l'histoire de l'art mais s'appuient aussi sur le détournement de vêtements et accessoires de mode de Paco Rabanne. Née à Tokyo en 1962, Kimiko Yoshida a étudié l'art au Japon puis à l'école de photographie d'Arles. Son œuvre, exposée dans le monde entier, est lestée par le souvenir d'une enfance douloureuse : "Lutter contre l'état des choses, aller contre ce qui est, c'est sans doute là pour moi le sens de l'art".Écouter...
ANTONY AND THE JOHNSONS
The crying light
Rough Trade, 2009
Antony Hegarty, le leader de ce groupe, est un artiste aventureux, passé du théâtre expérimental dans une troupe de drag queens à des collaborations avec Lou Reed ou David Lynch. En dédiant cet album "sur le paysage et l'avenir" à Kazuo Ôno, danseur et chorégraphe de butô, il rend hommage à un artiste dont l'esthétique et les écrits l'ont influencé dès l'adolescence. Dans ces chorégraphies fortement marquées par la guerre et le traumatisme d'Hiroshima, il a trouvé un écho à son désespoir devant la violence du monde. Mais dans le butô il y a aussi la communion avec la nature et les esprits, le jeu sur la transformation physique autant que spirituelle ; c'est ce qu'Antony Hegarty n'a cessé de chercher dans sa vie et dans sa musique.Shigeaki SAEGUSA
Chûshingura
Sony Classical, 1998
Au début du XVIIIe siècle, le seigneur Asano est condamné au suicide rituel (seppuku) pour avoir tenté en vain de tuer Yoshinaka Kira, maître des cérémonies du shogun, qui l'avait insulté. Les 47 samouraïs dont Asano était le chef tuent Kira pour le venger, et sont à leur tour condamnés au seppuku. Cette histoire sanglante, mi-réelle mi-légendaire, est devenue un symbole de loyauté et d'honneur dans la culture japonaise. Elle a été adaptée souvent, en particulier dans le théâtre kabuki, et ici pour la première fois à l'opéra. La musique alterne des passages très lyriques, influencés par Puccini et Tchaïkovski, avec des morceaux où les chœurs d'hommes et les percussions donnent une tonalité plus japonaise.Toru TAKEMITSU
Dream/Window (Orchestral Works)
Brilliant Classics, s.d.
Avant de composer pour des virtuoses du biwa ou de la flûte shakuhachi, Takemitsu s'était longtemps tenu à l'écart de la tradition musicale japonaise, qui évoquait pour lui "l'amer souvenir de la guerre". Pourtant la plupart de ses œuvres évoquent la nature, les paysages, les sonorités du Japon, parfois de façon précise, comme dans cette pièce pour orchestre où il a voulu décrire sous une forme sonore le Temple des Mousses de Kyoto. Dans la vieille ville impériale, tradition et modernisme s'opposent et s'enrichissent mutuellement ; Takemitsu le traduit dans la disposition des instruments : flûte, clarinette et quatuor à cordes font face au reste de l'orchestre.
Selon le compositeur, cette musique ressemble aux fragments d'un rêve : les détails y sont clairement définis mais leur agencement est aléatoire.Japon : Zen Hôyô
Radio-France, 2010
Dans les services religieux bouddhistes (ici c'est un service de l'école zen Rinzai), des séquences instrumentales alternent avec la récitation des sutras en trois langues : sanscrit, chinois et japonais. Les instruments du rituel sont la cloche et les clochettes, qui annoncent le début et la fin de la liturgie, le gong, et des percussions très simples (petits blocs de bois ou de pierre). Une flûte shakuhachi a été ajoutée. Les percussions peuvent accompagner la psalmodie, qui est plus ou moins rapide selon les moments de la liturgie.
À partir du XIIe siècle, l'école zen a simplifié le rituel en même temps qu'elle simplifiait la doctrine et la pratique en les centrant sur la notion de vacuité. Dans la liturgie, la vacuité se traduit par l'effacement progressif des percussions et des clochettes pour laisser place au silence.Horace SILVER
The Tokyo blues
Blue Note, 2009
En 1962, le quintette d'Horace Silver fait une tournée de quinze jours au Japon, où le pianiste est très populaire. L'ambiance est joyeuse et bon enfant. À son retour, il compose quelques thèmes qui donneront naissance à cet album, dédié aux fans japonais. Quatre des cinq morceaux sont des souvenirs de voyage. Too much sake (lire "saké" !) est un rappel des dîners japonais, aussi arrosés que chaleureux, en compagnie du percussionniste local Hideo Shiraki. Sayonara blues évoque bien sûr la tristesse des adieux, et Tokyo blues l'attirance particulière qu'Horace Silver a ressenti pour cette ville. Enfin, la reprise du standard Cherry blossom est un clin d'œil à un must de la culture japonaise, la contemplation des fleurs de cerisiers au printemps, et aussi à la mélodie traditionnelle "Sakura" (cerisier).Michel BENITA
Ethics
Zig-zag territoires, 2010
Michel Benita, contrebassiste discret mais très présent de la scène jazz européenne, a développé depuis quelques années son goût du partage et de l'expérimentation. Ethics est le résultat d'un projet qu'il a monté avec la joueuse de koto Mieko Miyazaki. Interprète virtuose de musique traditionnelle japonaise, elle a déjà participé à des projets similaires de rencontres entre musiciens de cultures différentes. Complété par le guitariste norvégien Eivind Aarset, le trompettiste suisse Matthieu Michel et le batteur Philippe Garcia, le quintet offre un dialoque maîtrisé et aérien soutenu par les sons électroniques. Les timbres des cordes du koto et de la contrebasse répondent aux sonorités ciselées de la guitare, au phrasé spatial de la trompette et à la rythmique retravaillée de la batterie.Joe HISAISHI
Le voyage de Chihiro (B.O.F.)
Universal, 2001
Né en 1950, Joe Hisaishi est écrivain, réalisateur, pianiste, chef d'orchestre... Il mène une carrière de concertiste à travers le monde, mais en Occident on le connaît surtout comme compositeur de musiques de films. Plutôt intéressé par le minimalisme américain au début de sa carrière, Joe Hisaishi est aujourd'hui très éclectique, faisant appel aussi bien à des influences classiques occidentales qu'à la tradition japonaise ou à des expérimentations électro. Dans l'ensemble, ses musiques de films n'ont pas un son spécifiquement japonais, et sont parfois même assez proches de compositeurs comme Howard Shore.Benjamin BRITTEN
Curlew River
Philips, 1998
Curlew River est l'histoire d'une femme rendue folle par la disparition de son fils. L'enfant est mort près de la Rivière du Courlis, et sa tombe est devenue un lieu de pélerinage. Cette parabole chrétienne, située au Moyen-âge dans les régions marécageuses de l'East Anglia, est inspirée du nô Sumidagawa (le fleuve Sumida). Si le livret transpose l'histoire en Angleterre, les références au Japon sont à chercher dans la musique. La partition est écrite pour un petit groupe d'instrumentistes, sans chef d'orchestre, et un petit chœur, comme dans le théâtre nô. La partie de harpe évoque les sonorités du koto, et la partie d'orgue de chambre est parsemée de clusters pour rappeler le son du shô, l'orgue à bouche de la musique de cour japonaise.Dave BRUBECK
Jazz impressions of Japan
Sony, 2001
Ce sont des impressions brèves mais persistantes, à la manière des haïkus, que Dave Brubeck a rassemblées ; le livret associe d'ailleurs chaque morceau à des poèmes de Bashô, Issa, Buson... L'album forme ainsi un mini-journal de voyage. Des paysages défilent : le soleil levant sur le jardin de l'hôtel, un orage au-dessus de Kyoto, ou la vision impressionnante du Mont Fuji ; des péripéties : les célèbres embouteillages de Tokyo, la difficulté de trouver un taxi lorsqu'on est un jazzman entouré d'une montagne de bagages, une discussion drolatique sur la notion de vacuité dans le zen.... Dans le dernier thème, Koto song, directement inspiré par la musique japonaise, le son délicat et nostalgique du koto (sorte de cithare à 13 cordes) est évoqué fugitivement à la fin par les aigus du piano.Yoshikazu IWAMOTO
L'esprit du crépuscule
Buda records, s.d.
Comme beaucoup de musiciens japonais, Iwamoto refuse de s'enfermer dans un répertoire figé, et joue aussi bien la musique ancienne du Japon que le répertoire contemporain occidental. Les morceaux rassemblés ici appartiennent à l'ancienne tradition bouddhiste (école zen) de la flûte shakuhachi, lorsque les komuso, moines itinérants de l'époque Edo (1603-1868), parcouraient les chemins et se consacraient autant à la pratique de leur instrument qu'à la méditation. Ce répertoire est devenu une musique de concert, mais son caractère religieux est perceptible dans les thèmes choisis, en lien avec l'impermanence des choses et la vacuité, la sérénité de l'esprit, le silence souligné par le son des cloches de temple. La puissance évocatrice de cette flûte de bambou semble nous transporter dans le temps et dans l'espace.MOI DIX MOIS
Nocturnal opera
Midi : Nette, 2004
Moi dix Mois est un groupe japonais de Visual Kei (une tendance du rock metal, ainsi appelée parce qu'elle attache beaucoup d'importance à l'aspect visuel, à la théâtralité). L'esthétique est nettement gothique, alors que la musique emprunte au death metal sa façon d'utiliser les guitares ou la double grosse caisse. L'âme du groupe est Mana, musicien de formation plutôt classique. Il joue d'abord dans des groupes punk où il met au point son look androgyne. Il est d'ailleurs également styliste, à l'origine de la ligne de vêtements appelée Elegant Gothic Lolita. Mana est aussi producteur et a créé son propre label, Midi : Nette. Il entretient un climat de mystère autour du groupe et de lui-même, refusant de parler en public et cultivant un personnage impassible et ambigu.Giacomo PUCCINI
Madama Butterfly
Sony, 1995
Puccini s'est inspiré d'une pièce de l'auteur américain David Belasco, et, plus indirectement, du roman de Pierre Loti, Madame Chrysanthème, mais autant le roman de Loti est cynique et d'un racisme tranquille, autant le regard de Puccini est nuancé et plein de compassion pour les personnages. La geisha Cio-Cio San n'est plus cette sorte de poupée, pour ne pas dire de petit animal, qu'elle était chez Loti. C'est ici une jeune femme courageuse, fidèle, dévouée à son enfant, et qui sera peu à peu poussée au sacrifice et au désespoir.
Puccini a utilisé des gammes pentatoniques pour évoquer le Japon, et repris quelques mélodies traditionnelles. On relève aussi un clin d'œil à l'opérette Le Mikado de Gilbert et Sullivan, sommet de l'orientalisme loufoque.Cécile CORBEL
Arrietty (B.O.F.)
Kazé, 2011
Rien ne prédisposait Cécile Corbel, chanteuse et harpiste bretonne, à composer de la musique pour le Studio Ghibli. Mais la musicienne est aussi une fan de Hayao Miyazaki, qui depuis longtemps nourrit son imaginaire, et elle envoie un jour au Studio, en guise d'hommage, un de ses albums. Les Japonais sont séduits par sa musique et par sa voix et lui demandent de composer les thèmes de leur dernière production, Arrietty, adaptée d'une histoire anglaise des années 50 (Les chapardeurs de Mary Norton). C'est donc la sonorité cristalline de la harpe celtique qui évoque l'univers miniature de la famille d'Arrietty.Japon : Musique de Nô – Shakkyo : Pont en pierres
Ocora-Radio France, 1987
Le nô Pont en pierres décrit les tribulations d'un moine qui veut traverser le pont symbolique séparant notre monde de la Terre Pure du Bouddha. Un petit groupe de choristes et trois ou quatre musiciens accompagnent les acteurs, avec des instruments tels que la flûte traversière et les percussions (tambours d'épaule et de hanche). La parole est codifiée, alternant déclamation et récitatif, et ponctuée par des interjections. En coupant les fréquences aiguës, les masques contribuent au caractère non-réaliste de la diction. Le chœur, assis, joue un rôle important : un peu comme dans la tragédie grecque, il décrit le paysage, l'époque et les sentiments des acteurs.Olivier MESSIAEN
Sept haikai : esquisses japonaises pour piano solo et petit orchestre
Deutsche Grammophon, 1997
La découverte du Japon a été un choc pour Messiaen. Ces esquisses ont été composées en 1963, après la lune de miel du compositeur dans ce pays. Elles sont dédiées, entre autres, aux paysages et aux oiseaux japonais, puisque chez Messiaen l'ornithologue n'est jamais très loin. Vingt-cinq chants d'oiseaux différents sont d'ailleurs transposés dans ces courtes pièces.
Une seule esquisse, Gagaku, s'inspire directement de la musique du Japon. Mais au lieu d'introduire des instruments traditionnels, Messiaen choisit d'en imiter le son au moyen des instruments de l'orchestre occidental : trompette, violon, clarinette et flûte piccolo.Ryuichi SAKAMOTO
Chasm
Warner 2004
Voici peut-être le plus protéiforme, le plus éclectique des musiciens japonais. On l'a même connu acteur face à David Bowie dans Furyo. Ses premières influences sont Debussy et la pop anglaise des débuts (Beatles, Rolling Stones). Il étudie ensuite les musiques traditionnelles, se met à l'électro, et dans sa première formation, le trio Yellow Magic Orchestra, il compose une musique marquée par des groupes comme Kraftwerk.
Sa carrière solo, à partir de 1983, est jalonnée de nouvelles explorations dans le rap, la bossa nova, la musique traditionnelle d'Okinawa... Que ce soit l'opéra ou les sonneries de téléphone, Sakamoto a tout essayé, l'un de ses apports les plus importants restant bien sûr la musique de film (Furyo, Le dernier empereur, Talons aiguilles, Babel...).Sélection élaborée par les bibliothécaires de la Cité du livre.
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