Les
collections photographiques de la bibliothèque municipale
classée d’Aix-en-Provence, appelée Méjanes
du nom de son initiateur et premier donateur Jean-baptiste Piquet,
marquis de Méjanes, ont été numérisées
grâce à la générosité des Amis
de la Méjanes, toujours attentifs à promouvoir les
fonds précieux de l’établissement.
La photographie,
en cette deuxième moitié du XIXème siècle,
passionne par toutes les possibilités qu’elle offre
– qui semblent déjà illimitées –
de nombreuses personnalités dont elle n’est pourtant
pas le métier.
Un Delacroix, un Degas, un Zola en font heureusement partie, après
un Lamartine d’abord hostile puis convaincu.
« Ecrire avec la lumière » comme l’étymologie
du mot signifie, rattache la photographie aux domaines des sciences
et des techniques. Avant qu’elle n’ait pu conquérir
ses espaces de création, il lui a fallu vivre le difficile
compagnonnage de la peinture « réaliste », celle
même que Baudelaire n’hésita pas à stigmatiser
dans son Salon de 1859. Or, si Taine, penseur influent de la fin
du XIXème siècle, positiviste s’il en est, veut
« reproduire les choses comme elles sont », il faut
néanmoins admettre qu’une prise de vue photographique
ne peut être le simple constat du réel mais celui qu’en
fait l’opérateur : la détermination du sujet,
son cadrage, le choix du moment… saisissent la réalité
jusqu’à, parfois, et paradoxalement, la mettre en scène.