Introduction (4/4)
Jean-Marc
Chatelain, Réserve des livres rares,
Bibliothèque nationale de France
Par
l’intérêt qu’il a témoigné pour ces deux types d’ouvrages, Méjanes s’est
montré l’exact héritier d’un certain nombre de pratiques de collection
qui avaient été définies avant lui puisqu’elles s’étaient esquissées
dès la fin du XVIIe siècle et imposées dans la première moitié
du XVIIIe, comme on pourra souvent le constater, dans la
notice consacrée à chacune des pièces, par le relevé des provenances
qui fait souvent apparaître, de Jean Ballesdens au XVIIe
siècle jusqu’au duc de La Vallière à la fin du XVIIIe, l’élite
des amateurs français qui ont contribué à la définition de la rareté
en matière de livres(3).
Cette
dimension historique de l’activité bibliophilique du marquis de Méjanes
est plus particulièrement mise en évidence dans la troisième et dernière
partie, intitulée « Amateurs d’autrefois
» : elle rassemble des pièces sélectionnées au titre de leur condition
d’origine, préservée par le marquis de Méjanes. Enfin, parce qu’ici
la carte produit plus souvent le territoire que le territoire ne produit
la carte, nous avons présenté, à titre de préambule, un exemplaire du
principal instrument cartographique dont ait usé Méjanes pour arpenter
le petit monde du livre rare et susciter son propre microcosme curieux,
la Bibliographie instructive du libraire parisien Guillaume-François
Debure le jeune. Sans cette « instruction », la physionomie de la bibliothèque
du marquis de Méjanes n’aurait assurément pas été celle que nous connaissons
aujourd’hui.
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