Exposition :
Herboriser
en feuilletant l’oeuvre de Camus
L'éternité
du monde est fugitive, la fleur d'un seul jour justifie à certains
instants toute l'histoire des hommes. Désert
vivant
Il fallait
un printemps pour herboriser en feuilletant l'œuvre de Camus. La
récolte est inattendue, odorante et colorée d'une centaine
de plantes.
A portée de ma main, au jardin Boboli, pendaient d'énormes
kakis dorés dont la chair éclatée laissait passer
un sirop épais. De cette colline légère à
ces fruits juteux, de la fraternité secrète qui m’accordait
au monde à la faim qui me poussait vers la chair orangée
au-dessus de ma main, je saisissais le balancement qui mène certains
hommes de l’ascèse à la jouissance et du dépouillement
à la profusion dans la volupté. Noces,
OCI 137
C'est une
triple collaboration que propose le Centre de documentation Albert Camus
pour cette manifestation C'est Sud 2011.
L'exposition
a pour objet d'herboriser en parcourant les textes originaux de Camus
comme on chemine dans la nature ou dans un paysage à la rencontre
des oliviers hirsutes ; des raisins translucides ; des grosses fleurs
sirupeuses ; des roses tardives ; des kakis dorés ; des fougères
rouges qui volent ...
Pour illustrer les textes de Camus, l'herbier délicieusement
aquarellé de Marie-Françoise Delarozière matérialise
les descriptions des textes de Camus.
Ce qui est
proposé est une promenade non formelle et non exhaustive basée
uniquement sur des documents de travail d'Albert Camus et de Marie Françoise
Delarozière. Les documents présentés ne sont pas
faits à l'origine pour être exposés. Ils sont une
étape dans l'élaboration d'un texte ou d'une aquarelle
dont la finalité dans les deux cas est l'édition.
En complément,
les élèves de Première technologique, aménagement
paysager du Lycée agricole de Valabre, guidés par leurs
enseignants, ont accepté de relever le défi en donnant
chair aux plantes que Camus a pris plaisir à observer, à
décrire et à peindre.
Alors que les cyprès sont d'ordinaire des taches sombres
dans les ciels de Provence et d'Italie, ici, dans le cimetière
d'El Kettar, ce cyprès ruisselait de lumière, regorgeait
des ors du soleil. Il semblait que, venu de son cœur noir, un jus
doré bouillonnât jusqu'aux extrémités de
ses courtes branches et coulât en longues traînées
fauves sur le vert du feuillage. Carnets I
Ces élèves
ont choisi de nous proposer leurs créations après avoir
déambulé dans les textes de Camus : Les carnets, Noces,
L'été, et Le premier homme.
Ils ont aimé les énormes
palétuviers du Jardin d'Essai, les amandiers de la Vallée
des Consuls, les grenadiers aux boutons de fleurs clos et côtelés
de Tipasa, les pâquerettes et boutons d'or du côté
de Canastel à Oran, les sauges et les ravenelles de la basilique
de Sainte Salsa, les oliviers et les figuiers de Barbarie sur les chemins
de Kabylie, les hauts cyprès et les roseaux des abords d'Alger.
Peut-être pour qu’à
jamais : une jeune fille qui n'avait jamais vu de fleur vint à
tomber sur la dernière qui poussait en ce monde. La
dernière fleur
Et peut-être pour que
toujours Les hauteurs au-dessus d'Alger débordent de fleurs
au printemps. Le premier homme
Devant le centre Albert Camus, présentation ...
Avec le micro, Patricia Larnaudie, adjointe à
l'Education et aux Médiathèques, remercie de leur présence
Catherine Camus et Jacques Touzain, enseignant au lycée de Valabre
Le public réunie pour l'inauguration dans la cour
Carrée de la bibliothèque
Zoom sur les réalisations
des élèves de première technologique aménagement
paysager du lycée agricole de Valabre.
Les grenadiers aux boutons de fleurs clos et côtelés.
Ils ont contenu des sauges et des ravenelles.
Interprétation de la vie grouillante de la mangrove
ou pousse les palétuviers.
Quand j'habitais Alger, j'attendais toujours le printemps
parce que je savais qu'en une nuit, une seule nuit froide et pure de
février les amandiers de la vallée des Consuls se couvriraient
de fleurs blanches
Visite guidée de l'exposition
Marie-Françoise Delarozière, aquareliste
et Marcelle Mahasela, commissaire de l'exposition présentent
une vitrine à Catherine Camus.
Des souffles odorants chargées de terre mouillées
et de mimosas, secouent l'air dense d'humidité et de larges feuilles
d'acanthe se froissent à grand bruit.
Partout, des bougainvillées rosat dépassent
les murs des villas ; dans les jardins, des hibiscus au rouge encore
pâle, une profusion de roses thé épaisses comme
la crème et de délicates bordures de long iris bleus.
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