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Spectacle :

"L’impromptu aixois ou Albert Camus : une après-midi singulière"

Mise en scène : Claire Prati
Décor et affiche : Mireille et Robert Maestre
Régie son et lumières : l’équipe technique de la Cité du Livre

Pièce en un acte adaptée des écrits d’Albert Camus et des mémoires de Léon Ravaux
par Marcelle et Bernard Mahasela

Un hommage inédit présenté par la classe théâtre de La Nativité. Un ancrage inattendu de Camus dans le territoire aixois. Composé de plusieurs tableaux, ce spectacle s'inspire de faits réels.
Le 14 décembre 1959, Camus donne une conférence à Aix, répondant à l'invitation de l'Institut d'Etudes Françaises pour Etudiants Etrangers. Ce sera sa dernière intervention publique. La rencontre, relatée par François Meyer qui présidait cette séance, a été publiée dans La Semaine à Aix du 13 janvier 1961, à l’occasion du premier anniversaire de la disparition de l’auteur de Noces.
Après la conférence, avant de rentrer chez lui, à Lourmarin, Camus s'arrête dans un célèbre café du Cours Mirabeau. Léon Ravaux, garçon de café dans cette institution, en porte témoignage dans un entretien recueilli par Henry Le Chénier et publié en janvier 1983 sous le titre La mémoire d'Aix ou le souvenir de Léon 1945-1960. Ces deux témoignages et les réponses de Camus lors de diverses interviews ont permis de créer des échanges vivants dans le contexte de la fin des années cinquante.


Le garçon de café introduit la scène : « Lors d’un séjour, Albert Camus est sollicité pour donner une conférence à l’Institut pour étudiants étrangers d’Aix-en-Provence. La date est fixée au 14 décembre 1959 »


Léon Ravaux : « Vous avez fait une conférence à l’institut pour étudiants étrangers aujourd’hui ? »
Camus : « Comme toujours, Léon, vous êtes parfaitement renseigné… »


Jacques, Pierre, Claire et Henri, les quatre étudiants turbulents observent Camus du coin de l’œil depuis leur table.


Rose, la consommatrice érudite, échange avec Léon Ravaux : « Même après le festival, Léon, je vois que vous êtes en bonne compagnie… »


Camus écrit un paragraphe du Premier homme sur la table du café.


Nancy, Martha et Victoria, les trois étudiantes étrangères échangent sur l’œuvre de Camus : « Alors là j’étais inspirée ! « La chute », je crois que c’est ce que je préfère de tout ce que j’ai lu de lui ».


Sur la demande de Léon Ravaux, Camus reçoit à sa table les étudiantes : « Eh bien, mesdemoiselles, maintenant que me voilà à votre entière disposition, en quoi puis-je vous être utile ? »


Le garçon de café suit attentivement la conversation entre Camus et les étudiantes depuis son comptoir.


Camus est sorti, retour des quatre étudiants turbulents qui sont déçus et se disputent devant les garçons de café : Pierre : « Pfff… Moi, j’aurais bien aimé lui demander s’il connaissait Picasso qui s’est installé à Vauvenargues l’an dernier ». Jacques : « Eh ! Comment veux-tu qu’il ne connaisse pas Picasso ! »


Camus lit le manuscrit d’Hélène, jeune étudiante qui veut devenir auteur : « Votre style est direct. C’est agréable. Continuez à noter ainsi, à écrire. Un jour, l’idée viendra. Elle coagulera les particules éparses. C’est alors qu’il faudra ordonner. Mais voyez-vous le premier pas est fait, vous avez déjà eu un lecteur. Continuez… Continuez… »


Camus quitte le café : Léon : « Cela fera 45 francs Monsieur. Vous restez un peu dans la région pour les fêtes ? » Camus : « Oui, oui… Ma femme et mes enfants viennent me rejoindre à Lourmarin. Nous passerons les fêtes, en famille. Ensuite, je rentrerai à Paris, où je prends la responsabilité d’un théâtre. »


Le couple aixois reste seul dans le café : Marcel : (à Léon Ravaux) « Eh bien, j’espère que 1960 sera meilleure que cette année. Vous vous rendez compte… L’arrivée de Castro à Cuba, De Gaulle qui brade l’Algérie avec son « autodétermination » ! Et maintenant, cette catastrophe de Malpassé… Des centaines de victimes… Et pourquoi ? Pour un chantier bâclé, encore une fois ! » Janine : « Toi, tu penses qu’à la politique. Moi, ce que je retiens c’est la mort de Gérard Philippe. Un si bon acteur et un si bel homme… Fauché dans la fleur de l’âge… Quel malheur ! »


La troupe au complet, de gauche à droite : Iris Blandin, Sigolène Chazerans, Emilien Hans, Ciara Glass, Laureen Turquois, Aurélien Martini, Geoffrey Ecarnot, Quentin Loyez, Simon Belletier, Mary Joe Daccache, Mahaut Sartorius, Armand Lefebvre.


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