Péter Esterházy est né en 1950 à Budapest, en Hongrie. De 1969 à 1974, il étudie les mathématiques. Dès 1974 il publie ses premiers écrits dans des journaux littéraires. Ce n’est qu’à partir de 1978 qu’il se consacre pleinement à l’écriture, après avoir quitté l’institut d’informatique du ministère de l’Énergie. Descendant de la célèbre famille des comtes Esterházy de Galántha, Péter Esterházy est principalement connu pour Harmonia Caelestis, le parcours de ses ancêtres sous le règne austro-hongrois jusqu’à leur décadence sous le communisme. Dans Revu et corrigé, il modifie le portrait familial en expliquant comment il a découvert, très tard, que son père avait été informateur de la police politique sous l’ère communiste. Considéré comme la figure la plus importante de la « nouvelle prose hongroise », il a reçu presque tous les prix littéraires hongrois, dont le prestigieux prix Kossuth en 1996, ainsi que des distinctions en France, en Autriche, en Allemagne, en Slovénie et en Norvège. Il a été fait commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres en 1998.
Juan Goytisolo, né à Barcelone en 1931, intellectuel engagé opposé au franquisme, il s’exile à Paris en 1956. Il combat toutes les formes d’oppression par son travail d’auteur. L’évolution de l’Espagne, depuis le début de la guerre civile, lui fait nourrir une haine violente de son pays d’origine, qu’il fustige dans ses écrits. Il fut donc banni de son pays et son travail y fut interdit jusqu’à la mort du dictateur. il entre chez Gallimard comme lecteur et devient responsable de la littérature espagnole. Entre 1969 et 1975 il enseigne la littérature dans les universités de Californie, Boston et New York. Il fréquente à l’époque Guy Debord, lié à lui par une amitié intellectuelle. Sa situation chez Gallimard en fait un des intellectuels espagnols les plus connus à l’étranger et un habitué des colonnes de la presse espagnole, en particulier El País. Critique implacable de la civilisation occidentale, il la regarde d’un point de vue arabe et tiers-mondiste. Il est aujourd’hui installé à Marrakech. Auteur d’une quinzaine de romans et de nombreux essais, il a reçu, en 1985, le prix Europalia pour l’ensemble de son oeuvre, en 2002, le prix Octavio Paz, en 2004, le prix Juan Rulfo de littérature latino-américaine et caribéenne, et, en novembre 2008, le prestigieux Prix national des Lettres espagnoles.
David Grossman est né à Jérusalem en 1954. Il est une des figures majeures de la littérature israélienne. Après des études de philosophie et de théâtre à l’université hébraïque de Jérusalem, David Grossman commence sa carrière comme correspondant à Kol Israel, radio nationale d’Israël. Son premier livre, Le Vent jaune, le rend immédiatement célèbre. Cet essai politique engagé décrit les souffrances imposées aux Palestiniens. En 1984, il remporte le prix du Premier Ministre pour une oeuvre créative et est considéré comme candidat au Prix Nobel de littérature. C’est le début d’une longue liste de romans, traduits dans plusieurs pays. David Grossman fait partie avec Amos Oz et Avraham B. Yehoshua du groupe d’intellectuels ayant fondé le mouvement La paix maintenant. Depuis 1973, ils travaillent pour le rapprochement entre Israéliens et Palestiniens et pour la création d’un Etat palestinien. Le 10 août 2006, ils lancent, dans le quotidien Haaretz, puis lors d’une conférence de presse, un appel au gouvernement
israélien pour un cessez-le-feu, point de départ pour tenter d’aboutir à une solution négociée. Quelques jours plus tard, son fils meurt au combat... Officier de l’ordre des Arts et des Lettres, il a reçu en 2010 le prix de la Paix des éditeurs et des libraires allemands, la plus haute distinction littéraire en Allemagne. Son dernier roman traduit, Une femme fuyant l’annonce a reçu le prix Médicis étranger 2011. Son dernier roman, Tombé hors du temps vient de paraître aux éditions du Seuil.
Yan Lianke est né en 1958 dans la province du Henan, dans le centre de la Chine, et réside actuellement à Pékin. Diplômé de l’Université du Henan et de l’Institut des arts et de l’Armée populaire chinoise, il débute sa carrière littéraire en 1978, en tant qu’écrivain de l’armée. A ce poste, il écrit slogans et textes épiques à la gloire du Parti. Sans jamais devenir un véritable dissident, Yan Lianke ne se laisse pourtant pas happer par la pression idéologique qu’on lui impose. Certains de ses textes, d’inspiration érotique comme Désirs, lui attirent les foudres de ses supérieurs, il est contraint de démissionner de l’armée en 2004. Alternant les textes engagés comme Le Rêve du village des Ding, qui dénonce une affaire de sang contaminé dans sa région natale du Henan, et la satire humoristique comme Servir le peuple, la majeure partie de son oeuvre est clandestine. Il est Interdit de publication dans son pays, mais ses romans voyagent via Taïwan dans le monde entier, où il rencontre un succès certain. Ses romans et ses nouvelles, souvent qualifiés d’expérimentaux en raison de leur sujet ou de leur style, lui ont valu d’obtenir de nombreuses et prestigieuses récompenses littéraires, dont les prestigieux prix Lu Xun en 2000 et Lao She en 2004. Son dernier roman Les quatre livres vient de paraître aux éditions Philippe Picquier.
Antoine Volodine, après des études de lettres et de russe, il enseigne cette langue, pendant une quinzaine d’années, tout en se consacrant à l’écriture. En 1985, il confie un manuscrit à Denoël, qui publiera ses quatre premiers romans dans la collection Présence du futur, parmi lesquels Rituel du mépris, grand Prix de la science-fiction française en 1987. Cependant, l’auteur sort de ce domaine pour lequel il ne se prédestinait pas à l’origine : il signe aux Éditions de Minuit et sort en 1990 Lisbonne, dernière marge. Son oeuvre, à la poétique exigeante, échappe à toute classification. Antoine Volodine est l’auteur d’une douzaine de romans dont Alto Solo, Nuit blanche en Balkhyrie (passage chez Gallimard), Le Post- Exotisme en dix leçons, leçon onze ou encore Des Anges mineurs (nouveau transfert, au Seuil) qui lui vaut le prix du Livre Inter 2000. En 2007 sort Songes de Melvido, suivi de Macau en 2009. Il publie également, depuis la fin des années 1990, des livres jeunesse sous les pseudonymes de Manuela Draeger et Elli Kronauer, et, plus récemment, des romans signés Lutz Bassmann. Antoine Volodine qui souhaite à la fois «pratiquer la littérature comme un art martial» et «écrire en français une littérature étrangère», donne dans ses romans la parole à des écrivains marginaux, prisonniers ou malades mentaux. Il revendique le rôle de «porte-parole» de préférence à celui d’auteur. Il a forgé un univers singulier et violent, à la lisière du fantastique, du surréalisme et de la fiction politique, où se superposent les voix des chamans visionnaires et les murmures des hommes et des femmes ayant perdu la guerre révolutionnaire. Il nomme lui-même cette construction romanesque le «post-exotisme».

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