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Exposition

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Albert Camus, les couleurs d'une œuvre

Pour fêter le 100e anniversaire de la naissance d'Albert Camus, un cheminement dans la palette colorée de ses écrits s'est imposé à nous. Riche en couleurs, cette palette multiplie les nuances. On y trouve parmi les noirs, les blancs, les rouges, les verts, les bleus, les jaunes, les gris, les roses et les violets, une abondance de nuances, du doré à l'argenté, de l'outre-mer au vert-pomme, du cuivré au blanc écru, du brun à l'ocre. Ce parcours coloré nous entraîne dans un voyage méditerranéen : le cloître de Fiesole en Italie, l'ascension d'Aphaia en Grèce, Alger et Tipasa en Algérie, Pise et Florence en Italie, Palma aux Baléares.
Dans L'homme révolté Camus écrit : [...] la peinture de sujet isole dans le temps comme dans l'espace l'action qui, normalement, se perd dans une autre action. Le peintre procède alors à une fixation. Carnets II. Balançant de l'abstraction au concret et du macrocosme au microcosme, cette exposition invite à une immersion dans les couleurs de l’œuvre d'Albert Camus. La promenade dans la mise en espace que le collectif GRAM offre à notre regard révèle Albert Camus peintre avec les mots. Des documents originaux accompagnent la mise en espace proposée par le collectif GRAM.

> Lieu :
Bibliothèque Méjanes, rue David et Centre de documentation Albert Camus, 8-10 rue des Allumettes, Aix en Provence.

> Dates et horaires :
Du 4 mai au 26 juillet 2013

> Atelier : Voyage autour de la Méditerranée, les couleurs de Camus
Samedi 29 juin, 10h- 18h, cour Carrée
Animé par Sylvie Constantin de l’association d’Or et de pigments. Atelier-découverte d'initiation à la fabrication de couleurs, une plongée dans l'histoire et dans le monde minéral, végétal et animal dont elles sont issues.


1913 - 2013 Hommage
Albert Camus les couleurs d'une œuvre

Dans la longue coursive de la Rue David, le spectateur est invité à traverser une série d’éléments qui vont le conduire à se confronter à des “touches” monumentales de couleurs, appliquées sur de hauts supports de tissus. Ce premier contact est une référence à la dimension picturale que peuvent revêtir les “touches de couleurs” extraites de l’œuvre d’Albert Camus. Ces touches gigantesques (macrocosme), élaborées de manière aléatoire, puisque saisies arbitrairement dans l’enchaînement des textes proposés, incitent le visiteur à déambuler, à se frayer un chemin dans l’installation et à s'immerger peu à peu dans le rapport de Camus à la couleur.

Une fois cet itinéraire engagé, le visiteur débouche sur une enfilade de “stations” construites sur un même modèle, qui ont pour vocation d'établir un rapport intime avec le spectateur. Chacune de ces stations reprend, pointe, fixe dans les objets-livres (microcosme) qui les incorporent, une image ou un élément en lien avec la palette chromatique de la phrase proposée.

Dans le même temps, le visiteur est amené à remarquer que le tapis sur lequel il déambule se précise pour former des motifs orientaux. L’atmosphère change, maintenant la lumière colorée de la grande verrière s’impose, des plantes encadrent la porte qui donnent sur la cours, nul doute possible, nous voilà en Méditerranée.

Rive nord de l'Afrique, mais rive sud de la Méditerranée, rive sud de l'Europe, mais rive nord de la Méditerranée, tout dépend de quel point de vue l'on se place. Il est question maintenant de franchir le “passage” de la grande verrière. Des plantes installées près de la porte symbolisent le jardin et font transition avec l’extérieur. Un fil rouge, suspendu aux arbres, invite à la traversée. Le spectateur peut alors prolonger son itinéraire vers le centre de documentation Albert Camus dans lequel il trouvera, entre autre, à travers les manuscrits et tapuscrits annotés les extraits des textes qu’il a rencontré tout au long de son périple.

G R A M

Inauguration


Entrée de l’exposition rue David


Panoramique de l’exposition


Vue rapprochée sur le tapis oriental


La verrière et le jardin vu depuis la cour


Détail de la verrière avec le fil rouge


Détail du fil rouge qui relie la rue David au Centre Camus


Une des vitrines présentées au Centre Camus


Kakemonos déployés dans l’exposition


Détail de la vitrine sur les pigments méditerranéens


Inauguration de l’exposition 4 mai 2013


Discours de Catherine Camus


Discours de Robert Maestre


Visite inaugurale de l’exposition
De gauche à droite : Gildas Sergé, Mireille et Robert Maestre (du collectif « GRAM »), Bruno Genzana, Catherine Camus, Patricia Larnaudie, Marcelle Mahasela, Bernard Magnan

 

Les livres


1. Patrice qui doit faire des lentilles flâne jusqu'à onze heures, contemple la grande pièce aux murs ocrés, meublée de divans et d'étagères, de masques verts, jaunes et rouges, de tentures grèges aux rayures tango, puis en hâte fait bouillir les lentilles à part, met de l'huile dans la cocotte, un oignon à revenir, une tomate, un bouquet garni.
La mort heureuse


2. Nous arrivons par le village qui s'ouvre déjà sur la baie. Nous entrons dans un monde jaune et bleu où nous accueille le soupir odorant et âcre de la terre d'été en Algérie. Partout, des bougainvillées rosat dépassent les murs des villas ; dans les jardins, des hibiscus au rouge encore pâle, une profusion de roses thé épaisses comme de la crème et de délicates bordures de longs iris bleus. Toutes les pierres sont chaudes. À l'heure où nous descendons de l'autobus couleur de bouton-d'or, les bouchers dans leurs voitures rouges font leur tournée matinale et les sonneries de leurs trompettes appellent les habitants.
Noces


3. Et de toute cette jubilation de l'air que l'on sent au dehors, de toute cette joie épandue sur le monde, je ne perçois que des ombres de feuillages qui jouent sur les rideaux blancs. […] Qu'un nuage couvre, puis découvre le soleil, et voici que de l'ombre surgit le jaune éclatant de ce vase de mimosas.
Carnets I


4. La nuit à Palma, la vie reflue lentement vers le quartier des cafés chantants, derrière le marché : des rues noires et silencieuses jusqu’au moment où l’on arrive devant des portes persiennes où filtrent la lumière et la musique. J’ai passé près d’une nuit dans l’un de ces cafés. C’était une petite salle très basse, rectangulaire, peinte en vert, décorée de guirlandes roses. Le plafond boisé était couvert de minus- cules ampoules rouges. Dans ce petit espace s’étaient miraculeusement casés un orchestre, un bar aux bouteilles multicolores et le public, serré à mourir, épaules contre épaules.
L’envers et l’endroit


5. Enterrement. Le soleil qui fait fondre le goudron de la route - les pieds y enfoncent et laissent ouverte la chair noire. On découvre une ressemblance entre cette boue noire et le chapeau en cuir bouilli du cocher. Et tous ces noirs, noir gluant du goudron ouvert, noir terne des habits, noir laqué de la voiture
Carnets I


6. Paris. Les arbres noirs dans le ciel gris et les pigeons couleur de ciel. Les statues dans l’herbe et cette élégance mélancolique…
Carnets I


7. Linges blancs et toits rouges, sourires de la mer sous le ciel épinglé sans un pli d'un bout à l'autre de l'horizon, la Maison devant le Monde braquait ses larges baies sur cette foire des couleurs et des lumières. Mais, au loin, une ligne de hautes montagnes violettes rejoignait la baie par sa pente extrême et contenait cette ivresse dans son dessin lointain.
La mort heureuse


8. Je pense alors aux étoffes merveilleuses qui pendent chez les marchands arabes. A cette heure je revois dans les boutiques dorées les bleus et les roses, puis, enfantins, les magiques tissus d’ardent et de soie, qui rient sans raison, affinés de lumière. Et l’invariable polychromie des jaunes insolents, des roses insoucieux d’harmonie, des bleus oublieux du bon goût, revit intense en moi comme un appel confus, harem des étoffes, femmes aux idées sans suite et sans confort.
Premiers écrits


9. […] au milieu de l'incendie figé qui dévorait Venise, heure après heure, inlassablement, et à ce point qu'on attendait l'instant où d'un seul coup la ville tout à l'heure encore éclatante de couleurs et de beauté s'affaisserait en cendres que le vent absent n'emporterait même pas. Nous attendions, accrochés les uns aux autres, incapables de nous quitter, brûlant aussi, mais avec une sorte de joie interminable et étrange, sur ce bûcher de la beauté.
Carnets III


10. Avec la fin de l’après-midi, tombait une lumière argentée où tout devenait silence.
Noces


11. Marie est venue, comme nous en étions convenus. J'ai eu très envie d'elle parce qu'elle avait une belle robe à raies rouges et blanches et des sandales de cuir. On devinait ses seins durs et le brun du soleil lui faisait un visage de fleur.
L’étranger


12. Le soir, le store était relevé, le perroquet jabotait dans sa cage et les tables de tôle étaient entourées d'hommes en bras de chemise. L'un d'eux, le chapeau de paille en arrière, une chemise blanche ouverte sur une poitrine couleur de terre brûlée, se leva à l'entrée de Cottard. Un visage régulier et tanné, l'œil noir et petit, les dents blanches, deux ou trois bagues aux doigts, il paraissait trente ans environ.
La peste


13 a et b. Au cloître de San Francesco à Fiesole, une petite cour bordée d'arcades, gonflée de fleurs rouges, de soleil et d'abeilles jaunes et noires. Dans un coin un arrosoir vert. Partout des mouches bourdonnent. Recuit de chaleur, le petit jardin fume doucement.
Carnets I

 

Atelier Couleur


Le groupe des participants à l’atelier couleur


Sylvie Constantin en professeur de couleurs


Se protéger les mains !


Pigment brut obtenu après filtration


Dessin d’un nuancier


Couleurs appliquées sur papier


Ensemble des couleurs crées durant l’atelier Camus

 

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