Laurence et la famille
(Pourrières, 1855 – Rousset , 1905)
Germain Nouveau et sa sœur Laurence sont orphelins dès leur jeune âge : il a treize ans, elle en a huit. Ils resteront très proches l’un de l’autre.
En 1876, Germain Nouveau fait le voyage de Paris à Pourrières et assiste au mariage de sa sœur avec Eusèbe Manuel, le notaire de Rousset. Il compose à cette occasion le poème La Maison.
Laurence écrit des nouvelles et des poèmes. Son frère lui aurait dit : « C’est toi le poète de la famille ».
Je t’aime parce que tu m’aimes, sœur gentille,
Parce que dans ce monde où je me sens errer,
Je n’ai que toi pour bien et pour toute famille,
Et parce que je n’ai que ton sein où pleurer.
[...]
Je t’aimerai toujours pour que tu sois heureuse,
Et si nous le pouvons dans un commun accord,
Nous braverons les vents et la mer oragueuse ;
Ensemble nous viendrons voguer au même bord,
Et nous nous trouverons ensemble dans le port.À ma sœur Laurence
J’ai suivi dans la nuit le rayon d’une étoileEt mes yeux ont vu luire, humble et jouant la voile,Aux champs lointains si bleus qu’ils font croire à la merLa maison comme un point, et, répandu dans l’airDoré, tout le village aux pieds du clocher mince…
Ce poème écrit à l’occasion du mariage de Laurence n’est pas de la main de Germain Nouveau, mais comporte des corrections autographes.
En 1884, alors qu’il est à Rousset chez sa sœur, Germain Nouveau réalise trois portraits de Laurence et ses filles, Marie-Louise et Henriette (ce dernier est non localisé ou perdu). On pourrait voir dans ces deux portraits une influence de Renoir et de Manet.
Cette collection de photographies commencée par Laurence a été complétée et annotée par sa fille Marie-Louise Manuel (née en 1877).
L’album comprend, entre autres, des portraits de la famille de sa sœur ainsi que divers clichés d’ascendants ou relations.
Sur ces deux portraits Marie-Louise, sa nièce et filleule, est âgée de 22 ans. Les photographies ont été réalisées vers 1900 (à gauche) et en 1899 (à droite) par A. Lezer, actif à Marseille de 1890 à 1913.
Ce portrait de Germain Nouveau extrait de l’album familial, a été pris fin 1891 à Londres. Il écrit à sa sœur Laurence : « Je t’envoie une photographie que Biver [un ancien collègue au Ministère de l’Instruction publique] m’avait demandée à Londres, et qui ne m’a servi de rien ». Cette photographie provient de l’album familial. Elle est légendée à l’encre sur la feuille d’album par Marie-Louise Manuel « le frère de maman Laurence Germain Nouveau Humilis (peintre et poète) au moment de sa conversion » (la « crise mystique » qui l’a conduit à Bicêtre en 1891 ?).