Ernest Delahaye
(Mézières, 1953 – Maisons-Laffitte 1930)
Ernest Delahaye est un ancien camarade de classe et ami d’enfance d’Arthur Rimbaud. Germain Nouveau ne fait la connaissance de Delahaye qu’en 1877, à Paris, alors qu’ils s’écrivent depuis plusieurs années.
Verlaine, Delahaye et Nouveau échangent tout au long de leur vie de fréquents courriers accompagnés de dessins.
Cette correspondance, où vers et caricatures côtoient l’argot parisien et le patois ardennais, témoigne, souvent avec humour, de leur complicité et du regard qu’ils portent sur leur époque.
Dernier correspondant de Germain Nouveau en 1920, Ernest Delahaye est le témoin de la vie des trois poètes : Verlaine, Rimbaud, Nouveau. Il leur consacrera plusieurs livres et publiera de nombreux textes de Nouveau.
Le sujet du dessin est éclairé par une lettre d’Ernest Delahaye à Paul Verlaine : « Un ancien élève de Barbadaux (Charleville) où le jeune homme [Germain Nouveau] a pionné, comme tu sais, pendant un mois, m’a parlé de lui. C’était, paraît-il dans ses temps d’erreur, à l’époque où il imitait le trop glorieux Modèle [Rimbaud], à grand renfort d’extravagances et d’absinthes à la Musset. Il y a particulièrement une histoire de punch épatante, dans un pot de chambre, en compagnie des madrés de la pension, qui a dû empêcher l’Autre [Rimbaud] de dormir, s’il l’a connue ».
Delahaye, Verlaine et Nouveau se séparent plusieurs fois au gré de leurs nominations comme professeur. En octobre 1878, Verlaine rentre à Rethel pour une nouvelle année scolaire.
La lettre de Delahaye qui accompagne le dessin indique qu’ils admirent un « bijou de plâtre rose » et une halle (probablement l’église et la grande halle de Rethel, Ardennes), où Delahaye et Verlaine ont enseigné.
Dans le poème de Nouveau Les trois épingles qui évoque les trois amis (Delahaye, Verlaine, Nouveau), le crâne chauve et lisse de Verlaine est « l’épingle d’ivoire ».