Arthur Rimbaud
(Charleville , 1854 – Marseille, 1891)
Nouveau et Rimbaud se sont vraisemblablement rencontrés à Paris, peut-être au café Tabourey, fin 1873 - même s’ils ont chacun contribué, l’année précédente, à l’Album zutique.
D’emblée, c’est l’aventure. Nouveau a 22 ans, Rimbaud 19 ans. Ils s’échappent ensemble à Londres quelques mois. Ils partagent la même adresse à Stamford Street, passent des petites annonces pour proposer des cours de langue et de littérature, fréquentent les musées, mènent une vie de bohème… et écrivent des textes, qui seront regroupés sous le titre Illuminations.
Nouveau évoquera Rimbaud plusieurs fois dans ses courriers, mais il semble qu’ils ne se soient jamais revus.
En 1893, ignorant que Rimbaud est mort à Marseille deux ans auparavant, Nouveau lui envoie une lettre dite "lettre fantôme" à Aden, au Yémen (présentée dans la section "Perpétueux voyages").
Le poète, journaliste et photographe Étienne Carjat fait partie, avec Verlaine et Rimbaud, du groupe d’artistes les « Vilains Bonshommes ».
Il a immortalisé par la photographie Baudelaire, Rimbaud, Mallarmé…et Nouveau.
Au verso, La tronche à machin
Delahaye, Rimbaud et un troisième personnage (Louis Pierquin ?) sont représentés en pleine escalade vers « Péquet ». Le péquet est une eau-de-vie ardennaise aromatisée à la baie de genièvre.
Avec fragment de lettre de Delahaye à Verlaine terminant par : « Envoie mes amitiés à Nouveau »
Au verso, L’Ascension au Péquet
Selon le témoignage d’Ernest Delahaye, Arthur Rimbaud, à l’époque du décès de sa sœur Vitalie, aurait souffert de violents maux de tête qu’il aurait attribués « à ses cheveux trop touffus ». Il aurait décidé de les faire couper « au rasoir, ce que le perruquier ne consentit à faire qu’après mille étonnements et protestations ».
Germain Nouveau et Arthur Rimbaud, qui ont vécu ensemble à Londres, vraisemblablement de février ou mars à juin 1874, signent le registre de la salle de lecture du British Museum avec la même adresse.
« L’absinthe beurrée (ainsi nommée par deux soulots à toi connus) est un mélange d’absinthe, de bière, de genièvre et d’eau-de-vie proprement dite. C’est radical et cela parachève un homme, que tu n’as qu’à en essayer » (lettre de Germain Nouveau à Jean Richepin, 17 avril 1875).
Ce tableau a été peint à La Nouvelle-Athènes, brasserie montmartroise que Germain Nouveau a fréquentée au début des années 1880.
Les Zutiques, groupe informel de poètes, peintres et musiciens, se réunissent à l’hôtel des Étrangers, à Paris, en 1871-1872.
L’Album zutique est un étonnant témoignage de ces réunions éphémères : composé de dessins et de vers potaches voire grossiers et scatologiques, ils parodient et caricaturent férocement les poètes parnassiens, et tout particulièrement François Coppée.
La participation de Germain Nouveau à ce « livre d’or » est sans doute intervenue « après coup » : Paul Verlaine, Arthur Rimbaud (qui y écrivent ensemble le Sonnet du trou du cul), Léon Valade, Jean Richepin, Ernest Cabaner, Paul Bourget, Charles Cros et Raoul Ponchon semblent l’avoir élaboré à Paris fin 1871-début 1872. À cette époque, Nouveau est répétiteur au Petit lycée de la Belle de Mai à Marseille.
Verlaine envoie à leur ami commun Ernest Delahaye plusieurs portraits de Rimbaud accompagnés de dizains. Celui joint à ce portrait, intitulé Ultissima verba, est une parodie de Ultima Verba de Victor Hugo (Les Châtiments) :
Épris d’absinthe pure et de philomathieJe m’emmerde et pourtant au besoin j’apprécieLes théâtres qu’on peut avoir et les Gatti.[...]
Conformément à l’usage des Zutiques, le poème de Verlaine est signé F. C. (pour François Coppée). Verlaine se moque notamment de la passion affichée par Rimbaud pour la science ("philomathie") et les langues (dictionnaire).
Quartier latin… où l’on fume et l’on boit. Sans doute peut-on reconnaître Arthur Rimbaud écroulé à gauche, Nina de Villard accoudée à un dossier et, au fond, Charles Cros.